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La Grande Transition.

 

La Grande Transition, concept approfondi par Fabienne Goux Baudiment, pose le principe du passage d’un monde (l’ancien) à un autre (le nouveau). Chacun de ces mondes est caractérisé par une organisation sociale, politique et économique, par certaines formes de spiritualité. Ils forment chacun un écosystème soutenant le développement du genre humain.

 

Le passage d’un monde à l’autre, fait de ruptures successives, fonde la Grande Transition. Ce temps est caractérisé par la volatilité (fréquence et ampleur des changements), l’incertitude sur le futur, la complexité (interdépendance des acteurs et des facteurs) et l’ambiguïté (multiplicité des interprétations). La Grande Transition exige de l’Être Humain une capacité d’adaptation rapide et peut affecter notre discernement quant au sens que nous donnons à nos actions.

 

Le monde d’avant coïnciderait, avec le développement de l’agriculture, au passage d’un genre humain nomade à un mode de vie sédentaire. Cette sédentarisation a engendré de nouveaux concepts économiques (la notion de propriété, l’apparition des métiers - agriculture, commerce, etc.), politiques (l’organisation d’une vie commune sur une même unité de lieu), sociaux (le foyer, la famille et les relations sociales « sédentaires ») et spirituels (inhumation, l’émergence d’interrogations sur un « au-delà »).

 

La grande transition dans laquelle nous évoluons est caractérisée par une tension politique, économique, sociale et environnementale avec une série de crises successives. Le champ économique est marqué par l’émergence de nouveau concepts (nouveaux modes d’organisation, économie du partage, économie collaborative, « Uber-économie », le passage de la propriété à l’usage,..). Le champ social est percuté par les innovations technologiques et scientifiques (reproduction, intelligence artificielle, big-data). L’univers politique est questionné par les nouvelles capacités de mobilisation, par les questions relatives à la maîtrise de l’information. Le champ spirituel enfin bouleversé par les notions de l’homme augmenté, les recherches actives sur la prolongation de la vie humaine avec l’esquisse d’une immortalité, le développement des neurosciences, la compréhension du génome, etc. Chacun de ces facteurs de changement impactant les différents champs de façon interdépendante.

 

Le monde d’après reste inconnu et constitue un territoire vierge à explorer. L’essentiel de nos croyances et certitudes sont questionnées. Les théories économiques, politiques et sociales sont à revisiter. Ainsi, certains peuvent penser à la fin d’un modèle économique capitaliste, à la transformation d’une organisation sociale, à de nouvelles formes d’exercice du pouvoir, à une redéfinition du sacré.

 

Si nous ignorons beaucoup du monde à venir, certains pionniers tentent de nous en dresser quelques images. L’un des enjeux les plus fréquemment abordé restant les relations à venir entre l’homme et la machine, l’intelligence artificielle, le robot. Les pionniers nous parlent de cerveaux connectés, d’hologramme et de télépathie, de la fin du travail, de l’hypothèse de nouveaux modes de communication, de nouveaux langages, de l’esquisse d’une immortalité. C’est principalement la relation entre le temps et l’espace qui est concernée.

 

Dans ce contexte de grande transition, la prospective s’offre un nouveau défi : conceptualiser le monde d’après, s’appuyer sur l’intelligence collective et penser à la place de l’homme pour le rendre souhaitable.

 

 

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